Protection de l’environnement

Protection de l’environnement

Espaces Naturels Sensibles

Les espaces naturels sensibles (ENS) visent à préserver la qualité des sites, des paysages, des milieux et habitats naturels et les champs naturels d’expansion des crues.

Créés par le département, ils permettent à celui-ci d’élaborer et de mettre en œuvre une politique de protection, de gestion et d’ouverture au public de ces espaces naturels.

Pour répondre aux enjeux paysagers, écologiques et de prévention des risques d’inondation repérés sur ces espaces, le département peut en particulier -sous certaines conditions prévues par le code de l’urbanisme :

  • créer des zones de préemption et mettre en place un droit de préemption sur les ENS (DPENS),
  • instituer une part départementale de la taxe d’aménagement (TA) pour le financement des ENS,
  • et appliquer le régime des espaces boisés classés (EBC) en l’absence de plan local d’urbanisme (PLU, PLUi) pour préserver les bois, forêts et parcs en ENS.

De nombreux espaces de la commune sont classifiés en tant qu’Espaces Naturels Sensibles (ENS).

Le Grand Colombier

Le grand Colombier labellisé en 2017 fait partie de l’entité géographique du Bugey-Valromey.

Superficie :  1819 ha

Le périmètre ENS se situe sur les communes de Brénaz, Corbonod, Lochieu, Virieu-le-Petit, Anglefort, Chavornay, Culoz-Béon. Le périmètre intègre les pelouses d’altitude du Grand Colombier depuis le point de vue du Fenestré au Sud jusqu’à Sur Lyand au nord, ainsi que le chalet d’Arvière et la forêt domaniale attenante. Le bâti est exclu de l’ENS.

Outre le repère paysager, le site regroupe divers milieux d’intérêt : prairies d’altitude, pelouses sèches, boisements.

Haut-lieu du cyclisme, l’ascension du grand Colombier est en passe de devenir un incontournable du Tour de France ; de son sommet, à 1 534 m de haut, la vue sur la chaine du Mont-Blanc et le vignoble du Bugey est imprenable et justifie à elle seule les efforts fournis pour le gravir.

Faune : Grande diversité d’espèces : lynx, chamois, oiseaux (circaète Jean-le-Blanc, Faucon pèlerin, Alouette lulu, Pouillot de Bonelli, Pic noir, gélinotte des bois…), triton alpestre, crêté, lézard vivipare, libellule Aeschne des joncs, Papillon Apollon…

Flore : Grande diversité d’espèces dont orchidées : Orchidée à fleur de Sureau, Nigritelle noirâtre, Epipactis à petites feuilles, Narcisse à fleurs radiantes, Trolle d’Europe, Tulipe de Gaule, Gentiane jaune, Lis martagon…

Paysage : Point culminant du Bugey (1531 m), points de vue sur les alpes, la vallée du Rhône…

Habitats –  Fonctionnement écologique : Pelouses sèches remarquables, différents habitats d’intérêt européen   

Fréquentation-Pédagogie : site fréquenté pour diverses activités sportives de pleine nature (randonnée pédestre, VTT, activités hivernales, cyclotourisme sur route)

Fragilités/menaces : au regard des enjeux touristiques du site, enjeu de sensibiliser sur la richesse et la préservation des milieux

GROTTES ET ANCIENNES CARRIÈRES DE LA SABLA À BÉON

L’ancienne carrière de pierre à ciment de la Sabla sur la commune de Béon est désormais un Espace Naturel Sensible. Le réseau de grottes et de galeries souterraines en font un site majeur pour les chauves-souris à l’échelle régionale.


Grand Rhinolophe

© Département de l’Ain / S. Tournier

Situé dans le sud du Bugey, le site de la Sabla concerne une ancienne carrière de ciment abandonnée.

Le périmètre du site intègre les différentes parcelles concernées par les galeries souterraines, qui servent de lieu d’hibernation à de nombreuses chauves-souris. Seul un bâtiment de l’ancienne cimenterie est intégrée dans le périmètre du site, qui accueille une importante population de chauves-souris en période estivale.

Une partie du site en surface concerne des pelouses sèches sur les pentes du Grand Colombier, classées en Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique de type 2.

L’intérêt environnemental du site réside dans sa fonction d’accueil d’importante populations de Chauve-souris, qui sont des espèces protégées aux niveaux national et européen.

Sont en effet présentes des colonies majeures en milieu bâti et en milieu souterrain :
–    la carrière souterraine accueille en période hivernale une importante population de grands rhinolophes : plus de 250, soit environ 45% de l’effectif hivernant dans l’Ain et 25% de la population hivernante recensée en Rhône-Alpes ; elle accueille également le petit rhinolophe et d’autres espèces ont été recensées.

–    un bâtiment accueille en été une colonie de reproduction mixte de grands rhinolophes et murins à oreilles échancrées. Il accueille également le rhinolophe euryale, espèce très rare.

Sur ce site, c’est la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) qui est le gestionnaire du site ENS, et qui effectue régulièrement des opérations de comptage des chauves-souris avec l’accord du propriétaire.

Les bâtiments sont interdits d’accès, abandonnés, le site étant clos avec un portail fermé par cadenas.

L’enjeu principal de maintien de ces populations de chauves-souris passe par la limitation du dérangement de ces espèces, en hiver dans les galeries souterraines et en été dans le bâtiment.

Réserve naturelle nationale du marais de Lavours

Ce site ENS constitue une zone naturelle cohérente du point de vue écologique, tant du point de vue hydraulique que pour les habitats et les espèces qui s’y développent.

Avec plus de 4500 espèces identifiées, le marais de Lavours est l’un des sites les mieux inventoriés de France.

FAUNE :

Escargot : maillot de Desmoulins
Les papillons : Azuré de la Sanguisorbe, Azuré des mouillères, Azuré des Paluds, Fadet des Laîches, Cuivré des marais, …
Amphibiens : Rainette verte, Crapaud sonneur à ventre jaune, Grenouille agile, Triton palmé
Poissons : Ombre commun, Lamproie de Planer, Chabot.
Mammifères : Rat des moissons, Castor d’Europe, Crossope aquatique, Barbastelle d’Europe, Grand rhinolophe, Vespère de Savi…
Oiseaux : Râle des genêts, Courlis cendré, Bécassine des marais, Gorgebleue à miroir, Locustelle luscinioïde, Rousserolle turdoïde, butor étoilé …

FLORE :

Plantes : Ophioglosse Vulgaire, Thélyptéris des marais, Liparis de Loesel, Gratiole officinale, Gentiane pneumonanthe, Fritillaire pintade,  Droséra à longues feuilles, Grande douve…
Champignons : Bolet livide, Coprin des joncs…

HABITATS :

Ce milieu comprend une mosaïque d’habitats (14 habitats) dont :

  • Prairies à marisque
  • Prairies à molinie
  • Phragmitaie semi-aquatique
  • Cariçaies
  • Aulnaies
  • Forêt alluviale
  • Sources et résurgences
  • Rivières et ruisseaux

GEOLOGIE :

A la fin de la dernière glaciation qui a entraîné la fonte du glacier du Rhône, un immense lac s’est formé, qui recouvrait toute la vallée. En quelques milliers d’années, le niveau du lac a baissé et a laissé place aux marais de Lavours et de Chautagne ; il ne reste aujourd’hui que le lac du Bourget, situé dans une cuvette plus profonde. Les inondations du Rhône et du Séran, en se déversant dans le marais de Lavours depuis 9 000 ans, ont permis la formation de près de 10 mètres de tourbe.

Au nord du marais de Lavours, de nombreuses résurgences jalonnent la base du Grand Colombier, sur une ligne allant de Talissieu à Culoz. Cette montagne présente un karst qui favorise les écoulements souterrains et la formation de résurgences. Ces sources (il en existe près de 200) peuvent se rassembler pour donner naissance à des ruisseaux phréatiques comme les Vouards (situés à Talissieu et à Béon), qui eux-mêmes se réunissent pour former le ruisseau Les Rousses, qui borde la réserve naturelle.

FRAGILITES / MENACES :

La conservation des espèces et des habitats de cette zone humide est directement liée au bon fonctionnement hydraulique du marais de Lavours, et en particulier au niveau de la nappe phréatique supérieure et au régime des inondations. Si les contraintes hydriques ne sont pas suffisantes, les habitats herbacés évoluent spontanément vers les stades boisés, entraînant la fermeture du milieu et la disparition d’espèces emblématiques des prairies. La fauche et pâturage extensif ont été mis en place sur le secteur de la réserve pour limiter cette dynamique de fermeture et maintenir les milieux ouverts.

Un sentier sur pilotis de près 1,5km, en accès libre toute l’année, permet d’accéder au cœur du marais.

Le visiteur peut ainsi appréhender les richesses de la réserve naturelle grâce aux panneaux pédagogiques disposés le long du sentier et à l’intérieur des observatoires.

Les personnes en fauteuils ont accès aux observatoires disposés le long du circuit. Des informations en braille permettent également aux personnes déficientes visuelles de s’informer sur la faune et la flore du marais de Lavours.

Vous pourrez également visiter les expositions de la Maison du Marais qui propose aussi un programme d’animations variées, destinées à faire découvrir au grand public, la faune, la flore ainsi que le patrimoine lié au marais (histoire, artisanat, etc.).

Parking à l’entrée du hameau d’Aignioz (commune de Ceyzérieu).